Un tel four est préchauffé la veille avec du bon bois sec allumé avec une «gavelle» Le four est à température quand sa voûte est blanche. Le four chaud est vidé de ses braises et cendres avec le «penail» trempé (un chiffon au bout d'une tige en bois). et les trous d'aération sont bouchés avec des mottes de terre. Les patrons de pain sont fabriqués dans les foyers des habitants et portés au four sur des panières (longues planches). Les patrons sont enfournés à l'aide de la «paro» (sorte de raquette en bois avec longue tige que l'on utilise aussi dans les grands fours à pizza), puis le four est fermé pour une cuisson d'une heure et demie pour 80 pains. Le pain est défourné avec le «paroun» (comme le paro, mais plus en forme de pelle) et rangé dans l'«escrigne» (coffre en bois) ou sur le «ratelier» (planche verticale avec des rangées de chevilles paires portant les pains) dans la «barmiane» (réserve). Tous les habitants contribuaient à la chauffe du four mais venaient cuire leur pain eux-mêmes, à tour de rôle, après tirage au sort. À la belle saison, chaque famille cuisait du pain à intervalle régulier. Pour ne pas consommer trop de bois, une grande cuisson avait lieu chaque automne. On cuisait alors la réserve de pain pour l'hiver. |