Cime du Gélas, 3143 m - septembre 1996

Nous achetons une carte IGN de la région de St.-Martin-Vésubie dans le Parc National du Mercantour car nous avons trouvé la région très attirante en y passant une semaine plus tôt. On est fin septembre, une grande perturbation orageuse vient de passer quelques jours plus tôt, mais le temps est stable. Au petit camping à la ferme à Saint-Martin nous avons très froid la nuit, c'est un bon signe pour notre entreprise: sans connaissance du terrain et matériel d'escalade (mais avec les connaissances alpinistes nécessaires) nous visons la Cime du Gélas, 3142 m, à partir de la Madone de Fenestre, 1850 m.

Cela se passe très bien au début. Nous suivons le chemin balisé à La Vachère de la Madone et au ruines du Gias Cabret. A partir de là nous suivons la route de ski de randonnée, donc sans chemin: Vallon Cabret, Lac Cabret. Puis le couloir qui passe de manière oblique au sud de la Cime du Gélas jusqu'au col (Balcon du Gélas) entre la Cime du Gélas et la Cime Chafrion.

Au col nous sommes définitivement dans 50cm la neige nouvelle. Il nous reste un couloir orienté est-nord-est de plus de 100m à gravir. Lui aussi est plein de neige, mais à l'ombre elle est restée bien dure. Pour nous déprimer quatre alpinistes descendent justement ce couloir, complètement équipés (guêtres, pics, harnais, cordes) et il nous disent qu'il est impossible de monter en jeans. Nous n'avions que nos chaussures de montagnes lourdes.

Nous attendons que les alpinistes descendent et attaquons quand même le couloir. Finalement il semble que la neige nous aide car elle stabilise les rochers meubles dans le couloir qui est presque vertical par endroits. En haut il y a deux sommets, le plus petit en France, le plus haut en Italie avec une petite croix en fer forgé dessus. Nous descendons par le même couloir, en fin de journée la neige a encore durci, ce qui est bien pour nous. Retour à la Madone de Fenestre en passant un peu plus à l'ouest par d'autres lacs que nous avions vu du sommet: Lac Balaour et ses confrères.

Après deux nuits à Saint-Martin-Vésubie nous prenons la route des cols (Col de la Bonnette et Col de Vars) pour nous rendre dans le Parc National des Écrins.