Description: | Ces wagons à trois essieux sont laissés à l'abandon et servent de réservoir à pièces de rechange. Le train transportait non seulement l'anthracite de la mine, le matériel, et parfois les ouvriers, mais aussi les voyageurs. Le succès de ce service incita la SG-LM à prolonger la ligne vers le sud. Au départ de La Mure, le franchissement du ravin de la Bonne (200 mètres de dénivelé) nécessita un détour important par le nord, le franchissement de la Raizonne par un viaduc imposant, et plusieurs détours, avant de retrouver la route sur les flancs du Beaumont ; à partir de là et jusqu'à Corps, la voie ferrée faisait plateforme commune avec la route, sauf pour le franchissement de deux vallons où elle établissait des courbes plus amples. C'est sur ce tronçon aujourd'hui fermé que furent construits les derniers grands ouvrages d'art ferroviaires en maçonnerie de France, sous la direction de l'ingénieur Paul Séjourné, également constructeur du fameux viaduc de Fontpédrouse sur la Ligne de Cerdagne. Quand la ligne atteignit Corps, le trafic voyageur fut multiplié, notamment en raison du pèlerinage à La Salette. Les Gapençais et les Champsaurins voulurent alors que la ligne soit prolongée jusqu'à Gap, de manière à créer une liaison Grenoble - Gap. La construction, commencée en 1910 à partir de Gap, atteignit difficilement Saint-Bonnet en 1930. Les travaux furent alors abandonnés, et la SG-LM-G, dont le sigle figure encore sur certaines motrices, n'atteignit jamais Gap. La concurrence de la route fut fatale au trafic voyageurs, qui fut arrêté en 1950. La voie fut abandonnée entre La Mure et Corps. La concurrence du pétrole fut, elle, fatale à l'exploitation intensive et au transport en masse de l'anthracite. Le SG-LM arrêta ses rotations le 18 octobre 1988. Le dernier puits des Houillères du Bassin du Dauphiné (HBD) fut fermé en 1997, après d'âpres luttes des mineurs contre la fermeture de cette mine exceptionnellement riche 2. Et c'est cette même année 1997 que fut entreprise l'exploitation de la ligne en train touristique, aujourd'hui florissante : c'est, avec 100 000 voyageurs par an en moyenne, une des principales destinations touristiques du département de l'Isère. |