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Repère du nivellement général de France
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Lampe d'une voiture passagère du Petit Train de la Mure
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Description de la photo
Titre: Le train de la Mure
Prise de:

En entrant dans la gare de la Motte d'Aveillans.

Description:

Le «petit train de La Mure» est un chemin de fer à voie étroite et à vocation touristique qui relie Saint-Georges de Commiers à La Mure, au sud du département de l'Isère.C'est en 1880 que fut prise la décision de relier par voie ferrée le bassin minier de La Mure à l'agglomération grenobloise. Mais du plateau de la Matheysine, à 900 mètres d'altitude, à la vallée de l'Isère, 600 mètres plus bas, il est difficle de tracer un chemin. La côte de Laffrey étant exclue, le tracé ne pouvait passer que par la vallée du Drac, au demeurant très accidentée. Ces conditions géographiques particulièrement difficiles firent choisir un écartement de voie réduit (1 mètre), permettant un gabarit moindre pour les ouvrages d'art et des rayons de courbes plus petits. La ligne serait donc en correspondance avec la ligne à écartement normal la plus proche, à savoir celle de Grenoble à Veynes, qui suivait le Drac depuis Saint-Georges de Commiers jusqu'à Grenoble.

La construction dura 6 ans et coûta 12 millions de francs-or. La ligne, longue de 30 kilomètres, comportait 142 ouvrages d'art, dont 6 viaducs et 18 tunnels dont les longueurs cumulées dépassent 4 kilomètres. Bien que le dénivelé total soit de 600 mètres, la ligne ne comporte aucune rampe supérieure à 28%o. L'établissement de la plateforme sous la côte de Crozet fit l'objet d'une opération unique : depuis la rive opposée du Drac, on bombarda au canon la falaise jusqu'à y dessiner une entaille suffisante pour que les ouvriers puissent y prendre pied et commencer les travaux.

La ligne fut inaugurée le 24 juillet 1888, et exploitée à partir de 1892 par la Compagnie Saint-Georges-La-Mure (SG-LM).

Grâce à l'ingénieur André Thury, la SG-LM réalisa en 1905 une première mondiale : 6 kilomètres de ligne furent électrifiés en courant continu 2400 volts à partir de l'usine hydroélectrique d'Avignonet sur le Drac. Les essais ayant été concluants, la ligne fut entièrement électrifiée, et, dès lors l'or noir fut transporté grâce à la houille blanche. L'alimentation se faisait par une caténaire à double fil de contact ( et - 1 200 V) ; elle fut transformée en ligne de contact unique en 1951, et reste de nos jours une des très rares lignes de chemin de fer électrifiées sous une tension de 2 400 V, avec le Chemin de fer rhétique sur son tronçon Coire-Arosa.

Le train transportait non seulement l'anthracite de la mine, le matériel, et parfois les ouvriers, mais aussi les voyageurs. Le succès de ce service incita la SG-LM à prolonger la ligne vers le sud. Au départ de La Mure, le franchissement du ravin de la Bonne (200 mètres de dénivelé) nécessita un détour important par le nord, le franchissement de la Raizonne par un viaduc imposant, et plusieurs détours, avant de retrouver la route sur les flancs du Beaumont ; à partir de là et jusqu'à Corps, la voie ferrée faisait plateforme commune avec la route, sauf pour le franchissement de deux vallons où elle établissait des courbes plus amples.

C'est sur ce tronçon aujourd'hui fermé que furent construits les derniers grands ouvrages d'art ferroviaires en maçonnerie de France, sous la direction de l'ingénieur Paul Séjourné, également constructeur du fameux viaduc de Fontpédrouse sur la Ligne de Cerdagne.

Quand la ligne atteignit Corps, le trafic voyageur fut multiplié, notamment en raison du pèlerinage à La Salette. Les Gapençais et les Champsaurins voulurent alors que la ligne soit prolongée jusqu'à Gap, de manière à créer une liaison Grenoble - Gap. La construction, commencée en 1910 à partir de Gap, atteignit difficilement Saint-Bonnet en 1930. Les travaux furent alors abandonnés, et la SG-LM-G, dont le sigle figure encore sur certaines motrices, n'atteignit jamais Gap.

La concurrence de la route fut fatale au trafic voyageurs, qui fut arrêté en 1950. La voie fut abandonnée entre La Mure et Corps. La concurrence du pétrole fut, elle, fatale à l'exploitation intensive et au transport en masse de l'anthracite. Le SG-LM arrêta ses rotations le 18 octobre 1988. Le dernier puits des Houillères du Bassin du Dauphiné (HBD) fut fermé en 1997, après d'âpres luttes des mineurs contre la fermeture de cette mine exceptionnellement riche. Et c'est cette même année 1997 que fut entreprise l'exploitation de la ligne en train touristique, aujourd'hui florissante : c'est, avec 100 000 voyageurs par an en moyenne, une des principales destinations touristiques du département de l'Isère.

Mots clés: train, motrice, gare
Données image
Image sizes: 3456*2304px, 2828kb
Origin: Originally a digital image, with postprocessing
Date/Time: 20080721-172835
Camera: Canon EOS 350D DIGITAL
Iso: 100
Speed: 1/100s
Aperture: F6.3
Focal length: 24.0mm
Aperture: 38mm
Destination coordinates;WGS84 LONG 5.73668718338°, LAT 44.9618980598°
Author: André M. Winter
Photo copyright: This photograph is copyrighted (©) by André M. Winter and others. A free permissions for re-use may be given for non-commercial purposes. Commercial use requires a license. Contact André M. Winter for any kind of use. This extended copyright notice applies in all cases. Infringements always will be persecuted worldwide. Legal court: Innsbruck, Austria, E.U.
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