Description: | Directement sous le pont l'eau est retenue il n'y a donc pas de rapide ni de courant (mais un rapide existe avant la plage de débarquement aux Codes). Le pont a été entièrement construit à sec, c'est-à-dire sans l'aide de mortier, les pierres, dont certaines pèsent six tonnes, étant maintenues par des tenons de chêne. Seule la partie la plus élevée, à la hauteur du canal, est faite de moellons liés au mortier. Le calcaire coquillier est issu de la carrière de l'Estel située à environ 700m en amont du monument, au bord du Gardon. Ce matériau, connu localement comme «pierre de Vers», présente une texture assez grossière, se prêtant très bien à la taille. Sur place, les blocs étaient montés grâce à une cage à écureuil dans laquelle les ouvriers prenaient place, apportant la puissance nécessaire au treuil. Un échafaudage complexe fut érigé pour soutenir le pont pendant la construction, dont les faces portent toujours les marques : on distingue un peu partout les appuis d'échafaudages et, sur les piles, les arêtes saillantes qui soutenaient les assemblages de bois semi-circulaires destinés au maintien des voûtes. On suppose que la construction a duré une quinzaine d'années, avec 800 à 1000 ouvriers sur le chantier. On a évalué à 50400 tonnes l'ensemble des blocs de pierres utilisés. Chacune des grandes voûtes est constituée de voûtes indépendantes accolées (quatre à l'étage inférieur, trois au second étage), ce qui donne à l'ensemble la capacité de résister aux légers mouvements et tassements inévitables avec le temps. Cette partition de la voûte en anneaux indépendants ne se rencontre qu'en Narbonnaise, par exemple aux ponts romains de Sommières, Boisseron, Ambrussum, Nages-et-Solorgues. L'aqueduc situé au troisième niveau a un plancher constitué de mortier et de cailloux et des parois en moellons. Sa taille permettait à un homme d'en assurer aisément l'entretien. L'étanchéité est assurée par un mortier de tuileau, de couleur rougeâtre. |